mercredi 9 janvier 2019

Voyage en Autriche et pays limitrophes (8)

Jour 6, vendredi 1er juin

Stuiben Fall

Ce sont les plus hautes chutes d'eau du Tyrol, perdues dans les mélèzes, 150 m. de haut en deux sauts. Deux ponts suspendus et des belvédères ont été aménagés ainsi qu'une via ferrata. Cinq plateformes panoramiques reliées par un escalier métallique de 720 marches, courent sur toute la hauteur des chutes. Ainsi on peut profiter au maximum du superbe spectacle qu'offre les chutes. C'est ce qu'on a vraiment apprécié lors de ce voyage. Que se soit en Autriche ou en Allemagne, les sites naturels sont très très bien aménagés. Partout vous avez des bancs, des belvédères qui permettent de profiter pleinement de la nature. De méditer tranquillement...

Un chemin part directement du camping de Umhausen. Il passe par les chutes et fait une boucle qui vous ramène au camping. La balade jusqu'au pied des chutes grimpe bien mais n'est pas difficile. Des panneaux expliquant la vie dans la vallée grâce à la rivière, permettent de reprendre son souffle. Malheureusement ils sont en allemand et (heureusement) en anglais. Je les ai pris en photo pour mieux les traduire, mon anglais étant assez approximatif quand même.














Arrivé à la chute d'eau et ses escaliers, gros souci pour moi. Je souffre de vertige et le pont bouge lorsque l'on marche dessus. J'ai beau essayer, je n'arrive même pas à atteindre le premier escalier. Rien à voir avec le pont suspendu d'Holzgau où je ne voyais pas le vide. A notre grand regret, Laurent continue la balade sans moi, je ne veux surtout pas le priver d'une telle promenade. De toute façon j'ai l'habitude de finir les randonnées en rebroussant chemin. Si ce n'est pas le vertige, bien souvent c'est l'asthme qui m'embête. Et puis j'aime bien la solitude, surtout en pleine nature.



Les fameuses plateformes pour reprendre son souffle...

Laurent au sommet de la cascade.












Un peu d'histoire

Panneaux racontant la vie aux XIXe siècle à Umhausen et la vallée
L'eau c'est la vie.

L'été, avant le réchauffement climatique actuel, des conditions météorologiques exceptionnelles existaient déjà. 
En 1947, par exemple, il faisait si chaud et si sec à Umhausen que le ruisseau du village, Horlach, s'était asséché. Le poisson, resté prisonnier des flaques, était mort. En cette période de sécheresse, les cuves d'irrigation se sont révélées être une nécessité de survie.


Jusqu'au milieu du XXe siècle, l'agriculture est la principale source de revenue de la vie des gens dans la vallée. Par conséquent, ils dépendaient directement des cycles naturels. Il était donc d'autant plus important de prendre ses précautions, et de s'assurer que les fosses d'irrigation soient suffisamment approvisionnés en eau pour les champs en cas de sécheresse. La survie de lÖtztal en dépendait, surtout que cette vallées est l'une des zones de précipitations les plus basses de cette région alpine.

L'un de ces système d’irrigation est l'Arzwinkel Waal. A travers les siècles, son utilité et sa maintenance est strictement réglementé. Il y avait un berger Waal ou Waalwärter (gardien des fossés) qui contrôlait le bon fonctionnement des canaux et si chacun les entretenait correctement sous peine d'amende. Selon l'ordonnance du 20 mai 1788, quiconque n'a pas de lit d'eau et a l'audace de détourner l'eau doit payer une amende 30 francs à chaque fois.
L'Arzwinkel Waal tient son nom des champs de l'Arzwinkel à côté de la route de Niederthai, qu'il irriguait. Il s'agissait d'un fossé principal à partir du quel des fossés individuels aboutissaient dans les champs. Reconvertit en sentier de randonnée, sa fonction d'origine est toujours reconnaissable.


Il suffit de passer sa main entre les blocs de pierre pour sentir l'air glacial qui remonte de la rivière toute proche.

Beaucoup de randonneurs sont intrigués par la fraîcheur qui persiste ici l'été. L'air hivernal glacial plane depuis longtemps dans les grottes de roche qui forment un réseaux de galeries sous le terrain escarpé et rocailleux. La température reste froide dans ses cavités en raison du refroidissement par évaporation des murs de pierres humides à l'intérieur. Lorsque la température extérieure est élevée, l'air frais est clairement perceptible entre les blocs de pierre. On croirait mettre sa main dans un congélateur. L'air froid de l'intérieur des montagne est appelé "trous de glace" ou "trous froids". Cet air était autrefois largement utilisés pour stocker la nourriture comme un réfrigérateur naturel. Sur le chemin de la cascade de Stuibenfall, ces réfrigérateurs naturels ont été aménagé, comme celui par exemple de l'Hôtel Krone à Umhausen qui stockait de la nourriture et des boissons dans un petit réduit installé dans la roche, dont il ne reste que quelques pierres écroulées (voir photo ci-dessus). Cet usage a pris fin dans les années 1930 avec l'apparition du réfrigérateur.










Chemin menant au camping




Pendant ce temps, Laurent termine sa boucle pour rejoindre le camping...






Umhausen

Après-midi, ravitaillement, il faut bien manger, puis balade au-dessus d'Umhausen, à Niderthai. Très joli petit village en cul-de-sac, situé à 1550 m. d'altitude.













































Banc sculpté de l'église et porte missel


Brand 2283 m.
Au premier plan, le snowpark

 L'hiver, Niederthai est une toute petite station de sport d'hiver avec 3 tire-fesses, 1 remonte-pente, 1 piste bleue et 1 piste rouge. On a trouvé plus petit que Les Plans d'Hotonnes 😂 Bref, une station familiale parfaite pour les débutants et pour être au calme...



 Sur la route menant à Niederthai, une aire est aménagée pour rejoindre les Stuiben Falls depuis le haut. La vue est superbe sur la vallée et Umhausen.


En soirée, promenade dans le village où se trouvent de très belles maisons peintes. Là aussi pas de photos faute de luminosité mais j'ai trouvé celles d'un magnifique restaurant qui se trouve dans le village. Nous n'y avons pas mangé. Ne parlant pas la langue, on n'a pas osé tout simplement. Peut-être qu'à force de voyager notre timidité disparaîtra, qui sait...

Le restaurant Gasthof Krone Umhausen, superbe, à l'extérieur comme à l'intérieur.




Nous n'avons pas visité le village néolithique, Otzi Dorf, ayant le même genre de reconstitution au Parc de Préhistoire de Bretagne à Malensac (56). Par contre j'aurai adoré voir l'atelier de laine Oetztaler Schafwollzentrum, malheureusement fermé ce jour là. Leur laine provient de moutons de la vallée de l'Otzal, du Tyrol du Sud, de la Bavière et de la Suisse. Une de leur spécialité est le feutre et le ruban de laine. Du ruban de laine pour faire des couvertures géantes !
 
...