mercredi 28 novembre 2018

Voyage en Autriche et pays limitrophes (6)

Jour 4, mercredi 30 mai (matin)

Visites des châteaux de Louis II de Bavière

7 h debout !
Je suis excitée comme une puce, faut dire que je suis réveillée depuis un moment déjà. Dommage pour mon cher et tendre qui a besoin de se réveiller en douceur et de petit-déjeuner en silence. Des "Qu'est-ce que t'es chiante ce matin" fusent plusieurs fois avant que nous levions le camp 😇
Le soleil est levé et la journée va être très belle. Pas une minute à perdre, les caisses pour les billets des châteaux ouvrent à 8 h. On peut aussi prendre ses billets par internet. Dans la plupart des campings ou lieux publics vous avez le WIFI gratuit, mais je suis du XXe siècle, je déteste payé par internet et puis je n'ai jamais réussi à me connecter. Ce n'est qu'à mon retour en France que mes grands m'ont expliqué ce que j'aurai du faire. En même temps en vacances on se passe très facilement d'internet.

En quittant le camping, la route passe au milieu d'une ferme. Les vaches qui sortent de la traite, coupent la circulation pour retrouver leur champ. Laurent est trop content !
Que se soit en Autriche ou en Allemagne, on a remarqué que les fermes sont vraiment dans les villages voir les villes avec leur tas de fumier en plein air comme en France jusqu'aux années 90. On s'est posé beaucoup de questions à propos des mises aux normes et autres règles d'hygiène et d'urbanisme. On aurait bien voulu savoir ce qu'en pense les riverains de ces fermes...




8 h 10, arrivée sur le site.
Parking payant obligatoire : 6 euros la journée. Il y a déjà quelques voitures. Le gardien du parking nous accueille avec le sourire. Aux caisses nous attendons tout de même 40mn. pour avoir nos tickets d'entrée, Château de Höhenschwangau le matin et Neuschwanstein l'après-midi. Mon mari et moi ne parlons pas allemand ni anglais ou juste quelques mots mais nous arrivons très bien à nous faire comprendre. On nous avait prévenu que c'était une usine à touristes mais tout le monde a le sourire aussi bien les touristes qui ont l'air super content d'être là, que le personnel du site. J'arrive même à dire quelques mots en anglais avec une japonaise, habitante de Nagasaki, et qui faisait le tour de l'Europe en groupe. Elle venait de visiter Paris. Super rigolote la mamie. Elle était aussi heureuse que moi d'être là 😄


Nous avons presque une heure avant notre première visite. Largement le temps de monter tranquillement jusqu'à Hohenschwangau (20 mn. de marche environ) et de nous promener dans les jardins. 
La visite des deux châteaux se fait par le biais d'un audioguide dans la langue que l'on souhaite. Un gardien nous fait passer d'une pièce à l'autre par groupe de 20 à peu près. On sent que le parcours est chronométré mais comment faire autrement quand 1,2 millions de touristes se pressent ici tous les ans ?  Bien sûr les photos sont interdites à l'intérieur. 
Notre guide d'une vingtaine d'année, allemand mais breton (décidément ils sont partout) par sa mère, était très content de voir des compatriotes. Nous avons pu bavarder un instant. Assez pour savoir qu'il avait la maison pour lui tout seul puisque ses parents étaient à Belle île, dans la famille de sa mère, et qu'il pouvait faire la fête avec ses copains 😂

Schloss Hohenschwangau est un château très agréable. On sent qu'il a été habité. La présence de la reine Marie, mère de Louis II, se ressent et lui confère une ambiance chaleureuse et intime, bourgeoise même. Malgré les fresques retraçant des scènes de la chevalerie du Moyen-Age, il n'y a rien de pompeux ici. C'est un château qui vaut vraiment la peine d'être visité.


Château de Hohenschwangau











Albert, Joseph*, Toreinfahrt von Schloss Hohenschwangau, 1852















Albert, Joseph* - Königin Marie mit ihren Söhnen auf der Schlosstreppe in Hohenschwangau (Zeno Fotografie) vers 1860


Le château de Neuschwanstein vu du château de Hohenschwangau.

Un peu d'histoire :
Le château d'Hohenschwangau est un joyau du romantisme allemand. Mais avant d'être acheté puis restauré de 1832 à 1836 par Maximilien II, le père de Louis II, le château connu son heure de gloire au XIIe siècle, époque de sa construction. Sous l'impulsion des chevaliers de Schwangau, il fut même un important centre de troubadours. Hiltpold de Schwangau, l'un des premiers chevaliers dont nous connaissons le nom, a été immortalisé comme troubadour dans le "Recueil de chansons de Heidelberg" ou Codex Manesse conservé à l'université d'Heidelberg dont voici une illustration :

https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/cpg848/0287/ima

La famille des chevaliers de Schwangau s'éteignit au XVIe siècle. Le château déclina ensuite pour être très endommagé au cours des guerres napoléoniennes (1800-1809)
C'est sa situation exceptionnelle qui incita le prince héritier Maximilien, qui deviendra plus tard Maximilien II, à acheter ce château en ruine. D'importants artistes du romantisme y participèrent. Dominik  Quaglio supervisa la reconstruction du château. Les fresques qui décorent les murs du château sont l’œuvre du peintre Moritz von Schwind, surnommé le "peintre à poète". Il s'inspira de "La chanson de Nibelungen" et "La Jérusalem libérée" du Tasse pour les réaliser.
Louis II passa une grande partie de son enfance dans ce château au romantisme bien particulier. Entouré de ce décor de théâtre, avec ces peintures murales représentant notamment la légende du chevalier au cygne de Lohengrin, dans un cadre enchanteur, ce lieu a sans doute fortement influencé son caractère rêveur et épris de chevalerie.


 
L'Alpsee vu des jardins du château




En quittant Hohenschwangau par l'allée qui mène vers le lac, nous sommes allés nous balader dans les bois en direction du Pindarplatz, un éperon rocheux ombragé, avec un belvédère qui surplombe l'Alpsee. L'Alpsee est un très beau lac entouré de sapins et dominé par les escarpements du Säuling. On peut en faire le tour à pied en 1 h env. Il commençait à faire chaud et la fraîcheur du sous-bois était très agréable.

Neuschwanstein vu du Pindarplatz belvédère





(à suivre...)

*Les photos en noir et blanc sont de Joseph Albert (1825-1886), photographe et inventeur allemand. En 1857, il devient le photographe officiel de la cour royale de Bavière. Il photographiera la famille royale et plus particulièrement Louis II et ses projets. En tant qu'inventeur, il a amélioré la callotypie et inventé la phototypie en couleurs.
Voici deux sites où l'on peut voir ses photos :
https://fr.wikibooks.org/wiki/Photographie/Personnalit%C3%A9s/A/Joseph_Albert
www.zeno.org/Fotografien/A/Albert,+Joseph 

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