mardi 7 février 2017

REQUIEM de Luc Fivet





4éme de couverture:
Alors qu'on annonce son retour triomphal, le virtuose Rémy Bonsecours, spécialiste de Mozart, meurt foudroyé sur la scène de la Salle Pleyel.
Denis Augain, journaliste au Monde de la musique, est chargé, en tant que témoin privilégié du drame, de réaliser un grand reportage sur la vie de ce pianiste excentrique et génial.
En dénichant un rébus musical laissé par Bonsecours dans une touche de son piano, il va réveiller une des plus grandes énigmes de l'histoire : la mort, en pleine force de l'âge, de Wolfgang Amadeus Mozart, dont la dernière oeuvre, le Requiem, est restée inachevée.
Secondé par la tempétueuse flûtiste Laura Klugh, Denis Augain se demande bientôt si quelqu'un, à l'Epoque, n'aurait pas eu intérêt à ce que le Requiem ne trouve pas de fin.
Pour en avoir le coeur net, les deux jeunes gens partent, à travers l'Europe, sur les traces de l'enfant prodige. Mais un tueur est tapi dans l'ombre et une course poursuite s'engage, de Paris à Venise, en passant par Londres et par Vienne.


                           
               Ce livre est un véritable petit bijou. En plus d'être très bien écrite, l'histoire est passionnante. Une quête à travers l'histoire de la musique classique qui vous tient en haleine du début à la fin. J'y ai retrouvé tous ceux qui ont baigné mon enfance, de Josquin Des Près à Carl Orff en passant par Bach, Beethoven, Haydn ou Schoenberg, et bien sûr Mozart, autour duquel tourne toute l'aventure. En fermant ce livre, on a qu'une envie c'est de le reprendre pour écouter ou réécouter tous les compositeurs rencontré au fil des pages.

Mais lorsque je l'ai lu la première fois, je ne m'attendais pas à un tel écho en moi, tellement fort, que je n'ai pas pu rentrer dans l'histoire. J'ai dû le lire deux fois. La première fois, ce livre a fait remonter trop de souvenirs, me ramenant sans cesse à ma petite enfance. Je ne m'attendais vraiment pas à un tel remue-ménage intérieur quand j'avais lu la 4ème de couverture à la bibliothèque. Rarement un livre m'a touché aussi intimement. A travers le personnage de Denis Augain, j'ai eu l'impression d'être face à mon père et de rentrer dans l'univers de ce dernier, d'être dans sa tête. De le redécouvrir sous l'angle de sa passion, la musique classique. Cette passion qui l'a dévorée toute sa vie. Comme si ce livre me parlait de lui et m'aidait à aller vers lui, à le comprendre un petit peu mieux. J'ai d'autant plus été surprise par ma réaction que très tôt j'ai eu la chance de ne pas me faire d'illusions sur lui. Ainsi ça m'a évité d'avoir de la rancœur contre lui vis à vis de son désintérêt pour nos vies à ma sœur et à moi. Je sais qu'il nous aimait, à sa façon, mais nous et le quotidien, n'étions pas aussi passionnantes que sa musique. Il était comme ça, un misanthrope qui passait tout son temps libre à écouter ses disques et à taper sur sa machine à écrire son histoire de la musique, assoiffé de savoir, mais triste à la fin de sa vie de ne pouvoir absorber autant de connaissances qu'il aurait voulu, de ne pas être connu pour son travail et de n'avoir jamais fini sa quête.
Finalement pour que ce livre me bouleverse autant c'est que quelque part, je n'en ai pas totalement terminé avec lui contrairement à ce que je croyais...

Heureusement à la deuxième lecture, l'histoire m'a embarquée et j'ai pu apprécier le héro pour lui-même. Au fil de l'aventure, Denis Augain, personnage assez solitaire au début, divorcé et pas très proche de son fils, s'ouvre aux autres et finit par préférer la vraie vie !

2 commentaires:

  1. Chère madame, sachez que cette critique me va droit au coeur. J'ai en effet mis beaucoup de moi-même dans ce livre et je m'aperçois que vous avez ressenti avec force les mêmes sentiments ambivalents qui me lient (plus ou moins, moins que plus) à mon propre père. Il est dur de constater qu'on ne fera jamais partie de l'univers intérieur de son propre géniteur. Mais finalement, ce qui compte est ce (et ceux) qu'on aime, et non ceux que la bienséance ou les conventions nous enjoignent d'aimer. Tout comme on préfère Bach à Mozart ou Beethoven, nous avons tout loisir de choisir nos amis et nos dilections ! Si vous voulez me faire plaisir, n'hésitez pas à poster votre critique sur Fnac, Babelio et Amazon, cela m'aide beaucoup... Amitiés, Luc Fivet

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  2. Merci pour votre message. Évidemment je partage tout à fait ce que vous dites. Et surtout j'ai tout fait pour que mes enfants ne se sentent jamais de trop ou jugés mais qu'ils développent leurs vrais aspirations sans se sentir juger ou dans l'obligation de nous faire plaisir, même si en tant que parents ce n'est pas facile du tout... au début. A force de remise en cause, on arrive à s'éloigner du modèle éducatif, des goûts biens ou pas biens qui nous ont formaté. Une fois qu'on a laissé tombé tout cela c'est nettement plus facile. Et en retour on gagne une famille riche, colorée et super gaie !!!
    Comme vous me l'avez gentiment demandé, j'ai mis ma critique sur différents site. Avec toute mon amitié.

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